Vénitien par naissance, Marco Rossi a arpenté et découvert cette ville au fil des années en structurant son regard d’urbaniste et de paysagiste. L’absence de voitures dans l’espace public inspire à l’appréciation du temps et à l’observation. Elle invite à se promener, à pied ou en bateau, à saisir l’éphémère.
La notion de rythme devient alors essentielle, les déplacements y sont plus lents, la vision de l’espace environnant est changée.
Les déambulations parfois étriquées incitent à emprunter des itinéraires toujours différents, à alterner les parcours quotidiens entre des ruelles étroites et des larges voies jouant avec des contrastes d’ombre et de lumière, ainsi qu’à observer les innombrables variations de matières et de textures des sols et des façades pour enfin lever le regard et retrouver les repères apaisants des clochers, monuments ou celui immuable du ciel.
La présence centrale de l’eau, la vue sur les canaux, l’écho des vagues sont devenus des éléments rassurants et familiers qui ont révélé une sensibilité intime au paysage sonore ainsi qu’une quête permanente de cet élément dans son environnement.
Arpenter Venise encourage à contempler et s’aventurer à la découverte de ses «strates» qui l’ont façonnée, structurée en modelant son apparence. Ses architectures, sa géographie, sont autant d’éléments complexe qui en ont composé sa morphologie et sa richesse ébahissante. Ce sont ces images qui ont, de façon involontaire, construit une partie du vocabulaire, du bagage qu’il valorise aujourd’hui dans ses projets.
Son expérience dans une agence de paysage renommée a affiné son regard vis-à-vis des processus de construction des territoires. Aborder plusieurs échelles de projet, se confronter à la temporalité lente et incertaine de mutation et évolution des territoires, analyser et apprécier l’empreinte de l’humain, sont autant d’éléments qui agrémentent aujourd’hui une vision sensible des projets.
L’aboutissement de ce processus l’a emmené en 2012 à créer l’atelier MRP.
